Ocaña, figure de la vie nocturne barcelonaise, « homosexuel, anarchiste, travesti, peintre, chanteur, provocateur de rue », anti-héros de la marginalité espagnole des années 1970, apparaît ici à travers le regard singulier du collectif Video- Nou, « communauté de producteurs de médias ».
Réunis pour la première fois en 1977 dans la proximité de l'Institut du Théâtre de Barcelone, les membres de Video-Nou mêlent alors journalisme, sociologie et enseignement, photographie, architecture, art et design, mais aussi antipsychiatrie et arts de la scène, qu'ils appliquent à leur pratique de la vidéo. Ils croisent engagement social et artistique, pratique documentaire et éducative.
Video-Nou parle dès lors de « communication participative » : leurs vidéos sont élaborées avec la collaboration des sujets intéressés eux-mêmes. Dans le contexte de la transition politique en Espagne, des mouvements et des luttes sociales et urbaines, des changements culturels et technologiques, ils travaillèrent jusqu'en 1983 à la diffusion de vidéos comme moyen de dynamisation sociale, de « communication horizontale » et d'information sur la vie communautaire.

OCAÑA. EXPOSICIÓN EN LA GALERIA MEC-MEC
Espagne, 1977, vidéo, 34', vostf
Le collectif Video-Nou filme Ocaña lors de son exposition à galerie Mec-Mec. Il décrit les différentes
atmosphères autobiographiques et imaginaires de ses tableaux et installations. Devant le regard perplexe des visiteurs, Ocaña, travesti en femme, commence à danser la sévillane et à chanter flamenco accompagné par Camilio à la guitare. On aperçoit l'équipe de tournage de Ventura Ponce qui s'apprête à réaliser Ocaña, portrait intermittent.

ACTUACIÓ D'OCAÑA I CAMILO
Espagne, 1977, vidéo, 23', vostf
Au coeur de la première marche gay, lesbienne et transsexuelle de Barcelone, le 29 juin 1977, Ocaña et Camillo parodient une émission télé, chantant en play-back, se dandinant et interprétant différents personnages, de la chanteuse de variété française à Lili Marlène. Le soir, la fête dérive en véritable orgie. Vidéo-Nou rappelle la richesse du « ciné-vérité », profusion d'images spontanées captées au coeur de l'évènement.